Série de portraits « Esquisse. Elles et ils font l’enseignement français à l’étranger » : découvrez la saison 2024
Mis à jour le 08/11/2024
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Une plongée au cœur du réseau d’enseignement français à l’étranger : c’est ce que propose la série de portraits « Esquisse – Elles et ils font l’enseignement français à l’étranger ». Créée en 2022, et entièrement pensée pour une diffusion sur les réseaux sociaux, la série « Esquisse » met en lumière les femmes et les hommes qui travaillent dans le réseau d’enseignement français à l’étranger et dans les services centraux de l’AEFE.
À travers leurs témoignages, les personnels interviewés partagent leur parcours et leur quotidien professionnels, leur vision du réseau et leurs sources d’inspiration, nourris par une volonté commune : contribuer à la qualité de l’enseignement français à l’étranger et à la réussite des élèves. Rendez-vous sur les canaux numériques de l’AEFE pour continuer de découvrir la diversité des métiers et des parcours des personnels des lycées français du monde et de l’Agence.
Mehdi Medimegh, webmestre de l'intranet collaboratif Orion, à l'AEFE à Paris
« Mes échanges quotidiens avec les personnels du réseau, via les salles de discussion instantanée et plus particulièrement avec les référents Orion, qui sont des relais sur le terrain, me rapprochent de mes collègues à travers le monde et créent du lien.»
Webmestre d’Orion, l'intranet collaboratif de l'AEFE et du réseau de l’enseignement français à l’étranger, Mehdi Medimegh s'engage quotidiennement pour le développement de cette plateforme, et pour l’accompagnement des utilisateurs. Cet outil créé par l’Agence au bénéfice de l’ensemble des personnels participe à la transformation numérique de l’AEFE et du réseau.
Après l’obtention d’une licence en communication multimédia en Tunisie, Mehdi s’engage dans un projet de fin d'étude ambitieux, centré sur la création d’une plateforme d’assistance client. Ce projet, en plus de lui apporter des compétences dans le domaine du web, l'oriente vers un master en informatique. Une fois diplômé, en 2023, il s’installe en France et rejoint l'AEFE pour son premier emploi en tant que webmestre de l’Intranet Orion au siège de l’Agence à Paris.
Lancé en 2021, Orion est un intranet collaboratif qui connecte et facilite les échanges entre tous les personnels du siège et du réseau d’enseignement français à l’étranger, soit près de 40 000 personnes. En s’inscrivant dans la politique de transformation numérique de l’État, Orion offre à tous ces personnels un accès à des outils numériques communs, et à de nombreuses fonctionnalités, telles que des espaces collaboratifs de travail, une messagerie instantanée, un système de visioconférence, et aux actualités internes du réseau.,
En appui à la cheffe de projet Orion, Mehdi s’occupe à la fois des aspects techniques et fonctionnels de l'outil. Il assure le suivi des incidents et accompagne les utilisateurs et utilisatrices pour une prise en main efficace de l’outil. Son approche repose sur l'empathie et la pédagogie, guidant ses collègues avec patience et bienveillance : « J'accompagne les utilisateurs chaque jour, toujours avec une attitude positive »
Depuis son poste au siège de l'AEFE à Paris, Mehdi est impressionné par l'ampleur de ce réseau et la manière dont l’intranet facilite la transmission d’information, la communication et le travail collaboratif. « Mes échanges quotidiens avec les personnels du réseau, via les salles de discussion instantanée et plus particulièrement avec les référents Orion, qui sont des relais sur le terrain, me rapprochent de mes collègues à travers le monde et créent du lien. »
Pour Mehdi, le véritable défi réside dans l'encouragement des agents à adopter les nouvelles fonctionnalités d'Orion et à se détourner des plateformes externes : « Il reste encore du chemin à parcourir pour progresser sur l'accompagnement au changement des méthodes en utilisant le numérique et je travaille chaque jour à l'essor et au succès d'Orion. » Il compare ce combat à celui du jeu League of Legende, dans lequel les personnages doivent naviguer dans un monde en constante évolution et faire des choix déterminants pour façonner leur avenir, « The world is changing...we decide into what...».
Corinne Chan Yue Tack, proviseure du lycée français Alexandre-Yersin à Hanoï
« Dans mes fonctions, je suis en perpétuel mouvement, de la conduite du changement à l'anticipation de ce qui doit être amélioré. »
Proviseure du lycée français Alexandre-Yersin à Hanoï, Corinne Chan Yue Tack œuvre pour la réussite de chaque élève, en s’appuyant sur un enseignement adapté aux innovations pédagogiques et aux enjeux multiculturels. Pour elle, le réseau rime avec diversité : « Je crois aux différences, chacun peut apporter sa pierre pour construire quelque chose en commun ».
Ancienne élève du Lycée français de Tananarive, Corinne Chan a choisi de s’orienter vers le domaine de l’éducation. Elle commence sa carrière comme enseignante d’anglais au sein du réseau en 1994 : « je suis ensuite devenue formatrice en langues dans la zone Océan Indien alors que la démarche de formation n’en était qu’à ses débuts à l’AEFE. »
En 2012, elle réussit le concours de personnel de direction : « pour ma première mission à l’étranger en tant que proviseure, qui a été d’une grande richesse, j’étais en poste au lycée français Montaigne de N’Djamena, au Tchad ». Désireuse de renouer avec sa passion pour la formation, elle rejoint en 2021 le lycée français Alexandre-Yersin de Hanoï, nouvellement désigné institut régional de formation (IRF).
Depuis quatre ans, Corinne est à la tête de cet établissement en pleine expansion :
dans mes fonctions je suis en perpétuel mouvement, de la conduite du changement à l’anticipation de ce qui doit être amélioré.
Son écoute, sa capacité de négociation et son empathie sont des compétences essentielles qu’elle mobilise au quotidien pour construire avec son équipe, garantir le bien-être des élèves, promouvoir le vivre-ensemble et adapter l’établissement aux enjeux de développement de l'AEFE.
Au quotidien, elle est impressionnée par la créativité et la multitude d’idées que les personnels déploient. Son rôle moteur pour coordonner et valoriser ces actions se reflète dans son engagement pour mettre en oeuvre la stratégie « e-nov » au sein de son établissement. Cette stratégie, impulsée par l’AEFE, vise à favoriser, identifier et mutualiser les innovations en matière de numérique éducatif dans la zone, tout en mettant en avant et en partageant les pratiques pédagogiques existantes. « Au lycée, nous avons maintenant un espace dédié, équipé de matériel favorisant l’innovation pédagogique et numérique. Comme dans une ruche, les enseignants, comparables à des abeilles ouvrières, n'ont pas toujours une vue d'ensemble sur ce qui est accompli : “e-nov”,offre la possibilité de reconnaître et mettre en lumière leur créativité, renforçant ainsi la dynamique collective. »
Portée par L’Étranger d’Albert Camus, elle choisit un parcours empreint de diversité et de multiculturalité. « Vivre à l’étranger, c’est s’inspirer des autres. C’est grâce à la diversité qu’on parvient à innover, se détacher du conformisme et de l’auto-censure. » Elle croît à l’importance de travailler sur et avec les différences pour un intérêt collectif et le vivre ensemble, car c’est là qu’interviennent les alternatives et les compromis. Son leitmotiv : « Toujours en mouvement, toujours de l’avant ! »
Anne-Sophie Gouix, proviseure du lycée Louis-Massignon d’Abu Dhabi
« Mon rôle est de transformer des contraintes en atouts, résoudre des problèmes, trouver des compromis. »
Anne-Sophie Gouix est une figure d’engagement au sein du réseau d’enseignement français à l’étranger. Attirée par les expériences professionnelles qui lui permettent d’explorer à chaque fois de nouvelles compétences, elle affirme que rien n’est jamais acquis : « c’est le travail au quotidien qui confère la légitimité. »
Sa carrière a toujours été tournée vers l’international. Professeure agrégée en histoire, elle a enseigné durant quatorze ans au sein de sections internationales, en langue anglaise. Après avoir passé le concours de personnel de direction en 2010, elle devient proviseure du Lycée français de Dublin en 2013, puis de Shanghai et enfin d’Abu Dhabi, également institut régional de formation de la zone Moyen-Orient, poste qu’elle occupe depuis septembre 2022.
Au quotidien, elle compare sa fonction à un exercice de funambule : « mon rôle est de transformer des contraintes en atouts, résoudre des problèmes, trouver des compromis. » Le sens des responsabilités et de l’écoute, la capacité à prendre de la hauteur, sont parmi les compétences qu’elle mobilise. Sa mission repose pour elle sur la responsabilité de concilier les attentes des familles, des personnels, au service de la réussite des élèves. « Les petits et grands moments auprès des élèves remettent les préoccupations réelles au centre de la mission qui nous est confiée. »
Forte de ses expériences en tant que cheffe d’établissement, elle milite pour que les femmes n’hésitent plus à dépasser « les plafonds de verre », elle est ainsi depuis engagée depuis plusieurs années en tant que relais égalité de l’AEFE. À ce titre, elle relaye auprès des établissements de la zone la politique de l’Agence en faveur de l’égalité professionnelle et mène des actions en direction des élèves autour de l’égalité filles-garçons.
Fervente admiratrice d’Albert Camus et de René Char, elle puise son inspiration dans le mythe de Sisyphe et la phrase « Il faut imaginer Sisyphe heureux » : « Cela résume assez bien le métier ! » Elle pense aussi à une citation issue de la correspondance de René Char à Albert Camus, « les rencontres fertiles valent bien des aurores » : « ce sont les rencontres humaines qui nourrissent et enrichissent mon parcours ! »
Lina Al Khal Kerbage, proviseure adjointe en charge du programme libanais, de la communication et des relations publiques au Collège protestant français de Beyrouth Portrait de Lina Al Khal Kerbage
« Elles et ils viennent de postes et de pays différents, chacun a son style. Je représente la constance, mon travail est de m’adapter à leur tempo et de leur faciliter les choses pour que l’établissement profite des apports des uns et des autres. »
« Mon métier est de faire progresser les jeunes »
Au Collège protestant français de Beyrouth (CPF), Lina Al Khal Kerbage est une personnalité incontournable. Accompagner les élèves vers la réussite est l’essence même de son métier. Le réseau d’enseignement français à l’étranger rime pour elle avec richesse humaine et ouverture vers les autres : « moins les gens se ressemblent, mieux je me porte ! »
Après avoir passé son baccalauréat au CPF, Lina a obtenu quatre licences et une maîtrise à l’American University of Beirut (AUB) : elle a d’abord étudié les sciences politiques, la psychologie, l’histoire, avant de se passionner pour l’éducation.
Depuis sa prise de fonction au CPF en 2011, les personnels de la direction et les équipes éducatives de l’établissement ont souvent évolué : « Elles et ils viennent de postes et de pays différents, chacun a son style. Je représente la constance, mon travail est de m’adapter à leur tempo et de leur faciliter les choses pour que l’établissement profite des apports des uns et des autres. »
Dans une journée type, elle ne s’assoie pas ! Elle file d’une réunion à une autre, tout en réglant des questions en chemin, ses grandes compétences en communication et médiation à l’appui : « je mets de l’huile dans les rouages, je tisse des liens, j’aide à résoudre les difficultés pour les équipes éducatives, les familles, les élèves. Quand les équipes fonctionnent au mieux, les élèves en bénéficient au maximum. »
« À l’impossible nul n’est tenu » et « Ne jamais remettre au lendemain ce que nous pouvons faire aujourd’hui » : ces deux citations qu’elle a retenues de son premier proviseur au CPF la guident encore au quotidien.
Convaincue que l’éducation a le pouvoir d’améliorer la vie, elle continue d’être émue aux larmes devant la réussite des personnels et des élèves : « Si j’ai pu aider un enseignant à mener un projet tel qu’il l’avait imaginé, je suis heureuse de ce résultat. Et si un élève passe une excellente journée et qu’il en garde un bon souvenir, alors c’est ma récompense. »
Sonia Salgado, Sonia Salgado, enseignante formatrice en espagnol au lycée français Jean-Mermoz de Dakar, Sénégal
« J’ai accueilli des élèves de tous horizons dotés d’une grande ouverture culturelle, liés par un fil conducteur : leur scolarité dans ce réseau. »
Sonia Salgado, enseignante formatrice en espagnol, met son énergie et son expertise au service de la réussite des élèves et de l’accompagnement des équipes éducatives. Son parcours est guidé par le désir de continuer à apprendre et échanger au contact des autres. Sa devise : « croire au meilleur de chacun ».
Française d’origine espagnole, elle s’est dirigée vers des études de langues. Titulaire d’un diplôme en Langues, Littératures et Civilisations Étrangères (LLCE) et du CAPES depuis 2003, elle a enseigné pendant dix ans au collège Versailles à Marseille, où elle s’est investie dans l’accompagnement des enseignants et des stagiaires.
En 2015, attirée par la découverte d’autres cultures, Sonia est mutée en Polynésie pour quatre ans. En 2019, elle rejoint le réseau d’enseignement français à l’étranger au lycée français Jean-Mermoz de Dakar, au Sénégal. Elle se prépare maintenant pour sa nouvelle mission au Panama à partir de septembre 2024, forte de son expérience à Dakar et prête à relever de nouveaux défis.
En tant que formatrice, Sonia valorise l’écoute et la construction de nouvelles compétences et savoirs. Elle travaille avec une équipe pluridisciplinaire de neuf formateurs et échange quotidiennement avec les formateurs en espagnol du réseau et l’inspectrice d’académie.
Pour Sonia, le défi est de s’adapter aux spécificités de chaque établissement, tout en visant des objectifs communs. « J’ai accueilli des élèves de tous horizons dotés d’une grande ouverture culturelle, liés par un fil conducteur : leur scolarité dans ce réseau. »
Elle participe à des projets collaboratifs comme la Journée de la langue espagnole et le « Mai des langues : prêts ? Créez ! », mettant en lumière la diversité et ce que le réseau partage en commun.
Clémence Veragen, adjointe à la conseillère sécurité chargée de mission prévention des risques, au service des relations extérieures de l’AEFE
« Rejoindre l'AEFE était une belle opportunité pour diversifier mon expérience tout en consolidant mon expertise en sûreté. »
Avec une carrière qui a débuté dans les rangs de la Police nationale avant de se tourner vers les missions de prévention et de sûreté à l'AEFE, Clémence Veragen incarne la diversité professionnelle et l'adaptabilité. Avec un objectif constant : étendre son niveau d’expertise en matière de sécurité.
En 2003, Clémence Veragen intègre l'école de police et gravit les échelons jusqu’à devenir capitaine. Pendant plusieurs années, elle occupe des postes à responsabilité dans des commissariats en Île-de-France, se spécialise dans le traitement des affaires judiciaires concernant les mineurs et développe un partenariat solide avec les établissements scolaires de son secteur en tant que officier de police référente scolaire.
En 2021, elle postule au poste de chargée de mission prévention des risques à l’AEFE : « c’était une belle opportunité pour diversifier mon expérience tout en consolidant mon expertise en sûreté. »
Dans le cadre de sa fonction, Clémence réalise des audits de sûreté pour les établissements du réseau. Adjointe à la conseillère sécurité, elle coordonne la cellule de crise des services centraux et pilote la mise en œuvre de la plateforme relative aux plans particuliers de mise en sûreté (PPMS) de l’Agence et leur suivi dans les établissements : « mon rôle est d’accompagner les équipes de direction et les postes diplomatiques dans la compréhension de ce document indispensable pour répondre à une situation de crise majeure. »
Formée comme formatrice aux Gestes qui sauvent (GQS), elle développe également ses compétences en matière de secourisme et contribue à la création des parcours de formation en gestion de crise.
Son quotidien est loin d'être routinier, chaque journée apportant son lot de défis. Elle apprécie la transversalité de sa mission, le travail avec les différents services et la collaboration avec le centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères , la direction de la sécurité diplomatique ou encore les postes diplomatiques sur le terrain : « ce sont toujours des échanges très riches. »
Pour Clémence, le réseau rime avec l’international. La découverte de nouvelles pratiques de sûreté et leur adaptation aux contextes locaux sont des aspects qui la passionnent et qui lui permettent de s’interroger constamment.
« La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque fois » résume parfaitement l'approche persévérante de Clémence dans son travail. Chaque difficulté surmontée, chaque étape, chaque nouvelle compétence acquise et chaque collaboration renforcent sa capacité à sécuriser et protéger les établissements français à l'étranger, tout en enrichissant son expertise professionnelle et sa vision du monde.