« L’école inclusive : une communauté apprenante au lycée franco-hellénique Eugène-Delacroix d’Athènes » : un épisode de la websérie "Engagées, engagés" de l'AEFE


Publié le 18/02/2025

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Chapo
L’accueil des élèves à besoins éducatifs particuliers représente à la fois un défi et une chance pour l’ensemble d’une communauté scolaire. Au lycée franco-hellénique Eugène-Delacroix d’Athènes, une politique de formation et de sensibilisation collective volontariste est au service de la progression de la dynamique d’inclusion scolaire. Dans ce nouvel épisode de la web-série « Engagées, engagés » de l’AEFE, suivez Georgia Gounari, référente école inclusive, qui accompagne au quotidien les personnels, les élèves et les familles, à mesure que le regard posé sur le handicap et sur les besoins de chaque enfant évolue.

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Une politique de formation et de sensibilisation collective volontariste est au service de la progression de la dynamique d’inclusion scolaire au lycée franco-hellénique Eugène-Delacroix d’Athènes.

L'école inclusive, une communauté apprenante au lycée franco-hellénique Eugnènes-Delacroix d'Athènes

Notre établissement, c’est une communauté. Une communauté apprenante, c'est une communauté qui s'engage dans cette mission de l'école inclusive et qui s'engage à apprendre à se former, à s'améliorer, pour pouvoir rassurer les parents, pour pouvoir accueillir les élèves, pour pouvoir répondre aux besoins de nos élèves.

Au Lycée franco-hellénique, la présence d’un réfèrent école inclusive, le rôle qu’occupe Madame Gounari, je considère que c’est un rôle très important et réussi car ce rôle facilite la communication de toutes les questions et la prise d'initiatives en matière d’école inclusive.

Ma mission, c'est l'interface entre les enseignants, les parents, la direction, les élèves aussi, organiser et animer des équipes de suivi, informer, former, accompagner, rassurer.

Le professeur n'a pas besoin d'un diagnostic médical pour faire son travail. Simplement, quand les adaptations sont importantes, c'est mieux de rencontrer la famille ou de travailler avec une personne ressource comme Georgia ici. C'est plus intéressant parce qu’on peut avoir des échanges. On a un point de vue un peu différent. On apprend à mieux connaître les enjeux, comment fonctionne ses droits à cet enfant aussi, et ça c’est important.

Je veille à la mise en place des dispositifs de l'Éducation nationale. Je suis chargée des dossiers d’aménagement de nos élèves qui passent les examens officiels du brevet et du baccalauréat, de monter des dossiers pour la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) de mettre en place l’accompagnement AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap).


Les missions d'accompagnement d'un enfant à besoins éducatifs particuliers, ça commence dès le début de la journée. Donc on l'accueille de bon matin, on est dans la classe avec lui. L'élève à besoins éducatifs particuliers est là pour suivre le programme de manière conventionnelle, mais nous, nous sommes là pour l'alléger et le rendre plus accessible.


Chaque être humain a des atouts, des défauts, des points forts, des points faibles. Nous devrions considérer les personnes comme des entités à part entière et être sincères tant pour les capacités que nous possédons que pour les opportunités que nous pouvons offrir tout en reconnaissant nos propres limites ainsi que la nature des élèves qui sont devant nous.

Les enjeux de l'école inclusive en tant qu'enseignante, c'est d'arriver à prendre en compte chaque élève dans sa diversité et d'arriver à adapter l'école, les enseignements, l'espace, en fonction des difficultés des enfants pour qu’ils soient à égalité d'apprentissage avec les autres élèves.

Je pense qu'on ne peut pas dire qu’une école, actuellement, est pleinement et complètement inclusive. Je pense que c'est un but, c'est quelque chose vers quoi on travaille. Chacun est différent, mais il y a des différences qui demandent un peu plus d'aide ou un peu plus de soutien ou d'attention. Donc je pense que la parole et partir de constats pour progresser et se mettre des petits objectifs, c'est ce qui permet de bien accueillir les enfants.


Au niveau de la logistique d'un enseignant, dans son quotidien, forcément ça lui demande plus de temps à la fois matériel pour préparer les supports, mais aussi de conception de la séance. C'est-à-dire que dans ce cadre là, comment je vais mettre l'élève en situation pour qu'il y arrive ou de valorisation aussi. “Tiens, là je peux le solliciter de telle manière”.


Plus les enseignants, les parents, les élèves aussi sont exposés aux problématiques et aux enjeux de l'école inclusive, plus ils y sont intéressés. Mais de comprendre qu'une personne qui a des besoins différents peut aussi être une richesse pour une classe et pour un établissement par sa manière de penser différente, par sa manière de trouver des solutions différentes ou de voir les choses différemment, c’est quelque chose qui commence à émerger de tous ces efforts de sensibilisation.

J'ai suivi la formation, le DU EI-EFE “école inclusive”. L’idée c’est de former, d'avoir une boîte à outils. L’école inclusive c'est quelque chose qui doit apparaître de façon transversale à toutes les formations des enseignants et des personnels de l'établissement. C’est-à-dire même une formation pour les maths ou pour l’EPS peut avoir un onglet “école inclusive”, un onglet “comment répondre aux besoins de mes élèves”.

La formation des AESH a été une priorité pour nous. Nous avons considéré que c'est très important de savoir comment collaborer avec l'enseignant, comment collaborer avec les parents de l'élève, comment se positionner par rapport à l'élève, quelle distance avoir, quand intervenir, comment ne pas faire écran, comment ne pas trop aider, comment ne pas faire à sa place. Là, on a commencé à mettre en place des formations à l'interne. Elle a une partie de présentation de “Cap école inclusive”, mais aussi d'outils concrets à utiliser en classe.

Nous avons la règle qui permet à l'élève de ne pas se perdre dans le texte. En fait, cela fait office de surligneur, mais plus manuel. Nous avons également le scanner qui permet aux enfants qui ont vraiment des difficultés et une lenteur extrême d'écriture de scanner un texte d'un livre ou d'une photocopie et après que ce texte réapparaisse sur un écran d'ordinateur ou de tablette. Nous aurions besoin que les autres élèves les voient plus souvent, plus fréquemment, dès le primaire, afin que ce soient des outils du quotidien tout à fait banals, mais qui sont là et qui pourraient même peut-être, pourquoi pas, aider d'autres élèves.

La technologie vient aussi à l'appui de l'école inclusive. Mais il y a une pléthore d'outils qui peuvent être utilisés par les enseignants et par les élèves, même à l'école primaire et même en maternelle, notamment des légos, la robotique, les logiciels pour adapter les textes, pour changer la police.

Je crois qu'aujourd'hui tous les enseignants sont sensibilisés à cette cause. Et puis le réel dans nos classes, c'est qu’on a des enfants avec des rythmes d'apprentissage qui sont différents. L'intégration est nécessaire et ça n'empêche pas du tout les bons élèves de progresser, bien au contraire, ça permet de comprendre ce qu'est la vie et qu'on n’est pas là pour être performant, mais pour être heureux.

Je pense que l'école inclusive est nécessaire et que n’est que de cette façon que l'école peut exister. Le pari sera gagné quand on n’aura plus besoin de parler de l’école inclusive, quand on n’aura plus besoin de faire des circulaires ou des lois. Nous avons tous besoin d'un accès à une société inclusive, pas uniquement à une école inclusive, et on l'aura quand on n’aura plus besoin d’en parler.

L’éducation pour tous et toutes est un droit fondamental. L’enjeu pour les institutions et les établissements scolaires est de remplir cette mission pédagogique et d’offrir à tous les élèves une éducation de qualité adaptée à leurs besoins. C’est le sens de la politique de l’école inclusive portée par l'enseignement français, axée notamment sur une meilleure formation des personnels, l’accompagnement des élèves en situation de handicap et une collaboration rapprochée avec le secteur médico-social.

Au lycée franco-hellénique Eugène-Delacroix d’Athènes, l’inclusion scolaire est au cœur du projet d’établissement. Pour continuer à faire progresser cette démarche d’inclusion, l’établissement a souhaité investir dans la formation continue des personnels mais également dans la sensibilisation des élèves et des familles à cette question de l’accueil de la différence, en s’appuyant sur l’expertise de Georgia Gounari, référente école inclusive :

« Plus les enseignants, les parents, les élèves sont exposés aux problématiques et aux enjeux de l’école inclusive, plus ils s’y intéressent. […] L’école inclusive doit apparaître de façon transversale dans toutes les formations des personnels de l’établissement. »

Dans cet épisode de la web-série « Engagées, engagés », faites connaissance avec une communauté scolaire apprenante, engagée dans une volonté de porter les valeurs de l’inclusion au-delà de l’école.

Zoom sur la web-série documentaire « Engagées, engagés » de l’AEFE

La web-série « Engagées, engagés » met à l’honneur la créativité et le dynamisme à l’œuvre dans le réseau d’enseignement français à l’étranger à travers quatre thématiques prioritaires pour l’AEFE, toutes liées par la notion d’engagement :

  • L’égalité entre les filles et les garçons et entre les femmes et les hommes,
  • Le développement durable,
  • L’inclusion scolaire,
  • L’éducation à la citoyenneté.

Entièrement développé et réalisé par les services de l’Agence, ce projet de web-série s’inscrit pleinement dans le Cap 2030 et dans les objectifs stratégiques de l’AEFE et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères tels que définis dans le contrat d’objectifs et de moyens de l’Agence, relatifs à l’attractivité et au développement du réseau d’enseignement français à l’étranger.

Il permet ainsi de mettre en exergue les priorités de l’Agence dans le réseau, de valoriser le travail de qualité du terrain et d’inciter les établissements à s’investir sur ces thématiques.