L’AEFE et le Mémorial de la Shoah renouvellent leur partenariat sous les auspices du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères


Publié le 15/03/2022

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Chapo
C’est au Mémorial de la Shoah le 14 mars 2022, en présence du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères qui a visité l’exposition « Les diplomates face à la Shoah » et s’est exprimé sur la déontologie diplomatique, que les directeurs de l’AEFE et du Mémorial de la Shoah ont renouvelé un partenariat existant depuis 2015 : un partenariat au bénéfice de l’enseignement et de la formation afin de partager des clés de compréhension permettant « d’interroger notre présent et de construire notre avenir ».

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Olivier Brochet, directeur de l’AEFE, et Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, ont signé le 14 mars 2022 une convention qui renouvelle un partenariat œuvrant depuis 2015 à la diffusion des savoirs, à la promotion du débat d’idées et à la formation des enseignants. À la fois musée, centre de documentation mais aussi de réflexion et d’éducation, le Mémorial de la Shoah étudie et enseigne l’histoire de la Shoah et approfondit la connaissance des génocides et crimes de masse contemporains.
 
Dans le registre scientifique, le Mémorial de la Shoah rassemble documents et archives pour, explique son directeur, « étudier les mécanismes qui nous ont menés à la Shoah et aux génocides : écrire l’histoire afin de lutter aujourd’hui et demain contre les tentatives de négation, d’instrumentalisation et de falsification (…) afin que l’histoire nous aide à interroger notre présent et construire notre avenir. »
 
Au cœur de l’action du Mémorial, il y a également l’éducation et la formation : « Nous recevons (…) des dizaines de milliers d’élèves afin de contribuer à faire reculer les préjugés, le racisme et l’antisémitisme. (…) Nous agissons également à l’international, en particulier sur la formation des enseignants d’une quinzaine de pays, principalement d’Europe, grâce à l’AEFE avec qui nous disposons d’un accord que nous renouvelons aujourd’hui. »
 
Accès à des ressources pédagogiques, rencontre avec des historiens et historiennes et autres intervenants, mise à disposition d’expositions itinérantes, aide à la mise en œuvre de projets de mémoire, de conférences ou de projections, formation des enseignants… : le partenariat fructueux dont ont déjà bénéficié de nombreux d’établissements français à l’étranger doit encore s’élargir pour toucher de nouvelles communautés éducatives et pour s’ouvrir aux réseaux de coopération éducative LabelFrancÉducation et FLAM.

Une signature de convention sous les auspices du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Ce renouvellement de convention de partenariat s’est fait en présence de Jean-Yves Le Drian, qui a visité le Mur des noms rendant hommage aux 75 568 juifs déportés de France, la crypte et l’exposition Les diplomates face à la Shoah (visible au Mémorial jusqu’au 8 mai 2022). Cette visite s’est déroulée avec les signataires de la convention et avec une importante délégation comprenant de nombreux diplomates, les directeurs et directrices du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le professeur André Kaspi, historien au centre des archives du MEAE, et le célèbre avocat Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et Filles des déportés juifs de France.
 
En ces temps très troublés marqués par l’invasion militaire russe en Ukraine et la « brutalisation de la vie internationale », le ministre a tenu à saluer celles et ceux qui œuvrent pour l’enseignement d’une histoire exigeante et il a évoqué, avec beaucoup de gravité, sa conception de la déontologie diplomatique : « Nous diplomates européens, qu’oblige particulièrement l’histoire que cette exposition retrace, nous avons appris que le cynisme et le relativisme des valeurs sont la négation même de notre métier et cette exposition nous fait rappeler à quel point il est essentiel, comme disait Albert Camus, de ʺbien faire son métierʺ (…) Notre exigence pour bien faire notre métier de diplomate est en fait une triple exigence : le courage de la vérité, le parti-pris de l’action et la patience opiniâtre de la justice. »