Message de rentrée 2020 du directeur de l'AEFE


Publié le 28/08/2020

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Chapo
À l'occasion de la rentrée 2020, la première effectuée dans un contexte de pandémie mondiale, Olivier Brochet, directeur de l’AEFE, s'adresse aux communautés scolaires du réseau de l’enseignement français à l’étranger et exprime un message d'espoir : « soyez assurés de ma détermination et de mon engagement, avec les équipes de l’AEFE, à vos côtés, pour travailler à ce que cette année soit une belle année scolaire, réussie malgré les circonstances que nous aurons à gérer. »

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Transcription du message

Mesdames, Messieurs
Chers enseignants,
Chers parents,
Chers élèves,

Depuis un mois, l’année scolaire a repris dans les établissements du rythme Sud. Dans quelques jours, ce sera une nouvelle rentrée pour tous les autres établissements du réseau.
 
J’espère que vous avez tous pu vous reposer durant ces vacances et je souhaiterais, comme chaque année, vous souhaiter simplement et sincèrement une bonne rentrée même si nulle part elle ne sera une rentrée comme les autres dans les 534 établissements du réseau, 12 de plus que l’an passé. Et je veux souhaiter, en notre nom à tous, la bienvenue à ces nouveaux établissements et aux 5 000 élèves qui nous rejoignent dans ce réseau exceptionnel de l’enseignement français à l’étranger. Votre arrivée parmi nous prend une importance toute particulière en cette rentrée si complexe car elle nous rappelle la force et l’attractivité de l’enseignement français à l’étranger dans cette tourmente planétaire provoquée par la crise sanitaire de la COVID19.
 
Voici en effet six mois que nous sommes plongés dans cette crise qui bouleverse nos vies, parfois de façon dramatique. J’ai d’abord une pensée émue pour celles et ceux qui ont été victime de cette épidémie. Une pensée forte également pour les familles libanaises touchées par l’épouvantable drame qui a frappé Beyrouth le 4 août dernier et qui n’a pas épargné les communautés scolaires. À tous, je veux exprimer notre sympathie et notre solidarité.
 
Cette crise qui frappe le monde depuis le mois de janvier n’a épargné aucun pays, aucune communauté, aucune structure.
Partout, elle plonge de nombreuses familles dans l’angoisse du lendemain, notamment au plan économique, et dans l’inquiétude sur l’éducation de leurs enfants depuis six mois.
Les élèves ont vécu des mois difficiles, loin de leurs enseignants, et beaucoup voient arriver une nouvelle année scolaire sans imaginer encore comment elle se déroulera.
Les équipes de direction et les enseignants, après des mois de travail considérable que je veux saluer avec reconnaissance, n’ont pas tous pu profiter comme ils l’auraient souhaité de leurs congés et tous n’ont cessé de penser à la future organisation des établissements et de leur pédagogie pour cette nouvelle année.
Les gestionnaires, qu’ils soient publics, associatifs ou privés, ont affronté les multiples difficultés du printemps dernier et préparent la rentrée sur la base de scenarii complexes les obligeant à prendre parfois des décisions difficiles pour garantir la pérennité de l’établissement.
 
Dans cette tourmente, tous les établissements, établissements en gestion directe, conventionnés ou partenaires, toutes les familles françaises ou étrangères, toutes les équipes pédagogiques ont eu à leurs côtés l’État et son opérateur public, l’AEFE, depuis l’apparition de la crise.
 
L’Agence a apporté son aide à tous pour organiser l’enseignement à distance d’abord.
Plus de 90 000 opérations de formation et d’accompagnement ont été organisées au bénéfice des équipes pédagogiques. Deux vade-mecum, régulièrement mis à jour, ont été réalisés pour aider les équipes à s’organiser : un sur l’enseignement à distance ; l’autre pour préparer la reprise et la rentrée. Ces mois passés nous laissent un acquis important pour nous, pour les équipes. Nous savons que, quelles que soient les conditions dans lesquelles se déroulera la rentrée, ou quelles que soient les mesures que nous serions obligés de prendre en cas de reprise épidémique dans un pays aujourd’hui épargné, et bien nous saurons faire ce que nous ne savions pas faire en janvier dernier.
 
Ce soutien pédagogique fera donc l’objet d’une enquête de rentrée dans tous les établissements pour identifier ensemble, enseignants, élèves, parents, ce qui peut être encore amélioré pour renforcer notre capacité de réponse.
 
S’agissant des examens, le baccalauréat et le DNB ont été organisés en tenant compte de ce contexte inédit et les résultats sont, comme chaque année, excellents : 99 % de réussite, 85 % de mentions dont 33 % de mentions « très bien ». Aucun candidat n’a été lésé et 12 744 ont confirmé au moins un vœu sur Parcoursup, pour ceux qui souhaitent poursuivre leurs études en France, et ils ont été accompagnés par l’Agence. Nous travaillons actuellement avec le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports à préparer les épreuves de fin d’année pour les établissements du rythme Sud et je veux assurer aux familles et aux élèves qu’ils bénéficieront d’une organisation à la hauteur de celle mise en place dans le rythme Nord et, j’en suis sûr, les résultats seront aussi bon.
 
Il fallait compléter cet engagement pédagogique par un soutien solidaire aux familles et aux établissements.
 
L’AEFE a engagé dès le mois de juin le plan de soutien voulu par nos autorités et validé par son conseil d’administration.
L’AEFE va continuer de soutenir les familles et les établissements suivant les axes qui seront validés dans les prochains jours par nos autorités et par notre conseil d’administration.
Et nous allons tout faire, aux côtés des établissements, pour garantir que tous les élèves auront accès à l’éducation que nous leur devons, quelles que soient les circonstances. Nous y travaillons avec les chef·fe·s d’établissements depuis le mois de juin, sur la base de scenarii de rentrée, et nous allons les épauler dans la mise en œuvre.
 
La majorité des établissements va pouvoir rouvrir. C’est une excellente nouvelle.
 
Partout la sécurité sera notre priorité et tous devront adopter des mesures spécifiques adaptées à la réglementation locale et tenant compte, si nécessaire, des prescriptions françaises. Ceci se traduira parfois par la mise en place d’un enseignement hybride, mi-présentiel, mi-distanciel, qui va exiger beaucoup des élèves, de leurs enseignants et des équipes de direction. Mais je sais que tous auront à cœur de réussir cette rentrée et cette nouvelle année, portés par la joie de se retrouver pour de bon.
 
Tous ne connaîtront pas malheureusement ce plaisir et j’ai une pensée forte et solidaire pour les communautés scolaires des établissements du rythme Sud d’Amérique latine qui ont repris l’année scolaire le 1er août dernier en enseignement à distance, sans perspectives pour la quasi-totalité de pouvoir se retrouver dans leur établissement avant Noël.
 
Plusieurs dizaines d’établissements du rythme Nord vont aussi, malheureusement, connaître une rentrée en distanciel, j’espère pour le moins longtemps possible.
Je sais que partout les équipes vont faire l’impossible pour limiter les conséquences d’une telle rentrée et l’AEFE sera totalement à leurs côtés.
 
Nous sommes pleinement conscients néanmoins de la déception qu’une telle rentrée va provoquer chez nos élèves qui découvriront leurs enseignants par le truchement d’un écran, et de la difficulté pour les familles de continuer d’accompagner la scolarité de leurs enfants dans ces conditions et des difficultés pour nos enseignants de construire un parcours. Nous serons particulièrement attentifs à ce qui peut être fait pour limiter l’impact négatif d’une telle situation, en particulier pour les plus jeunes et pour les non-francophones. Soyez vraiment assurés que l’Agence sera attentive et solidaire.
 
Elle le sera aussi à l’égard des établissements homologués du Liban et de Beyrouth en particulier qui affrontent une situation absolument dramatique.
 
Mesdames et Messieurs,
 
Cette crise nous aura appris beaucoup. Elle nous aura conduits à innover plus que jamais. Il faut en tirer les leçons pour l’avenir, améliorer ce qui peut l’être ensemble, pour conforter notre réseau qui n’a absolument pas à rougir de ce qui a été fait, bien au contraire. Et cela nous laisse regarder l’avenir avec confiance.
 
En cette rentrée si particulière, après des mois difficiles pour la scolarité des enfants, je crois tous d’abord particulièrement important de donner du temps au temps au plan pédagogique, pour permettre à tous de faire le point dans la classe, consolider des bases et d’entrer ainsi progressivement dans la nouvelle année. Toutes les équipes ont été invitées à suivre une méthodologie en ce sens, sur plusieurs semaines, et j’ai pleinement confiance dans les enseignants pour construire les parcours pédagogiques adaptés à leurs élèves. Je veux ici les remercier une nouvelle fois ainsi que les équipes administratives et de direction pour leur engagement, leur réactivité et les encourager en ce début d’année.
 
Le deuxième principe majeur pour réussir cette rentrée, c’est la nécessité de développer partout, à tous les niveaux, un dialogue de qualité. Les instances de débat et de décision, prévues par l’homologation, sont plus que jamais indispensables à la bonne gestion des établissements, avec pour objectif de créer des consensus sur les décisions les plus importantes, à commencer par celles relatives à la sécurité. L’AEFE s’y emploiera dans ses EGD et, dans mes responsabilités à l’égard du réseau, je poursuivrai un dialogue soutenu avec les fédérations des représentants des parents d’élèves, avec les organisations syndicales et avec les comités de gestion.
 
C’est dans un dialogue exigeant mais confiant et respectueux entre tous, avec pour priorités la sécurité de tous et la réussite de nos élèves, quelles que soient les conditions locales, que nous réussirons ensemble cette nouvelle année.
 
Soyez assurés de ma détermination et de mon engagement, avec les équipes de l’AEFE, à vos côtés, pour travailler à ce que cette année soit une belle année scolaire, réussie malgré les circonstances que nous aurons à gérer.
 
 
Bonne rentrée à toutes et à tous !